Pharoah Sanders Had a Master Plan
Se prendre en pleine figure les 32 minutes de « The Creator Has a Master Plan » est une expérience qui élargit à jamais les horizons, change son rapport à la musique, fait exploser les cadres…et nous reconnecte immédiatement à nos émotions.
Tout l’ADN de l’œuvre du saxophoniste Pharoah Sanders se trouve dans ce morceau !
Ce qui le rend si puissant, ce qui prend aux tripes, c’est qu’il exprime la vie :
Le chaos fait place au jaillissement, au souffle de l’existence…A la beauté des éléments qui nous entoure !
Et puis, il y a ces paroles :
« The Creator Has a Master Plan, Peace & Happiness for Every Man”…
“La paix et l’amour pour chaque homme »
Car au-delà de son jeu abrasif, des torrents de notes, toute l’œuvre du Prince of Peace est traversée par l’amour.
“Love Will Find a Way”, “Love Is Everywhere”, “Love is Here”, sont autant d’hymnes qui résonneront à tout jamais.
Pharoah Sanders était un lien direct entre notre bas-monde et Sun Ra, Don Cherry, John & Alice Coltrane…Il les a tous côtoyés et a affiné son message auprès de ces légendes.
Il était lui-même au centre de toute une galaxie du jazz : Leon Thomas, Lonnie Liston-Smith, Cecil McBee, Gary Bartz, Woody Shaw, Norman Connors…Tous ont été séduits par la spiritualité du saxophoniste et l’ont accompagné dans ses aventures.
Nous lui dédions ce Deli Express, après sa disparition à l’âge de 81 ans…Et pour évoquer sa mémoire, nous allons entendre les témoignages précieux de plusieurs saxophonistes : Lionel Belmondo, Samy Thiébault et Jowee Omicil, en tête.
Au cours de cette émission, nous serons aussi en ligne avec Léon Phal, qui ne peut être dans nos studios ce midi, mais qui a tenu à nous décrire le lien indéfectible qui l’unit à la musique de Pharoah !
Si son message était aussi fort, s’il continue à trouver un écho parmi les toutes nouvelles générations du jazz, c’est qu’il a senti l’air du temps jusqu’au bout.
Son ultime album, « Promises”, sorti l’an passé avec le producteur électro Floating Points et le London Symphony Orchestra en est l’illustration parfaite…Un éloge de la lenteur, de la répétition, un besoin de rassembler, d’unifier plusieurs mondes, dans un langage musical commun et universel !
Car comme, certains de ses mentors, Pharoah a été mû par la quête d’une musique suprême et transcendantale !