Baldwin, colères et rédemption...
Pour s'être attaqué aux fondements du racisme américain, le romancier, essayiste et militant James Baldwin, disparu en 1987, reste à jamais un repère essentiel sur ce que signifie être noir aux Etats-Unis. Ce nouveau numéro de Caviar pour tous, Champagne pour les autres, lui est dédié en direct du club We Are alors qu'on approche du centenaire de sa naissance -ce sera au mois d'août- et que paraît cette semaine, aux éditions Stock, un recueil d'inédits de James Baldwin sous le titre La Croix de la Rédemption.
Nouvelle, essais, discours, conférences, lettres... La pensée "baldwinienne" y scintille à chaque page, aussi bien lorsqu'il s'interroge dès le début des années 60 sur la possibilité d'avoir un président noir aux Etats-Unis que lorsqu'il réfléchit à l'essence-même du jazz, ou encore lorsqu'il écrit à la militante Angela Davis, sans oublier son portrait de l'acteur Sidney Poitier et ses réflexions sur les relations entre noirs et juifs. Quatre invités à notre micro pour en parler:
-Le chanteur David Linx est avec nous. Il a été un proche de James Baldwin avec lequel il a enregistré un disque, A Lover's Question. C'était en 1987 en Provence où Baldwin a passé la fin de sa vie. Cet album, David Linx va le rejouer dans une célèbre église londonienne, Church of Sound, le 2 août prochain, avec la crème de la scène anglaise. Il a par ailleurs enregistré deux nouveaux disques qui sortiront l'an prochain pour ses 60 ans dont l'un avec son nouveau groupe où l'on retrouve notamment Grégory Privat, Arnaud Dolmen, Chris Jennings et Hermon Mehari.
-Nous avons également le plaisir de recevoir Rashida K.Braggs, professeure au département d'études africaines du Williams College, dans le Massachusetts. Elle a notamment publié Jazz Diasporas autour des parcours de musiciens ou d'auteurs africains-américains en France après la Seconde guerre mondiale, ce qui l'a amené notamment à évoquer Baldwin dont l'œuvre, mais aussi la musicalité propre à cette œuvre, l'ont profondément marquée, à commencer par la nouvelle Sonny's Blues publiée en 1957.
-Autre invité, le rappeur, poète et producteur américain Mike Ladd qui réside en France depuis plusieurs années. Compagnon de route de plusieurs projets jazz, il a notamment travaillé avec le pianiste Vijay Iyer, et il fait surtout partie du projet Baldwin en transit monté par le saxophoniste Stéphane Payen avec à la clé un album sorti récemment sur le label Jazzdor.
-Avec nous, enfin, le comédien et metteur en scène Samuel Légitimus qui a fondé il y a un peu plus de 30 ans le Collectif James Baldwin qui rassemble artistes et intellectuels de tous horizons désireux de transmettre et de faire vivre la pensée et l’œuvre de l’écrivain africain-américain.
A l'issue de cette conversation, session live, toujours en direct du Club We Are, avec le duo Matthis Pascaud/Hugh Coltman.