La Rançon de la Gloire
Après Bruno Dumont avec P'tit Quinquin, c'est Xavier Beauvois qui se lance dans la comédie avec La Rançon de la Gloire. Sauf que l'on rit beaucoup moins. Inspiré d'un fait réel, l'argument avait pourtant de quoi faire rêver sur le papier. En 1977, sur les bords du Lac Léman, deux pieds-nickelés en manque d'argent enlèvent le cercueil de Charlie Chaplin et demandent une rançon à sa famille. Cette aventure incroyable, Xavier Beauvois la met en scène en s'efforçant à la fois de tutoyer le trivial et l'épique. Le réalisateur multiplie les références-hommages au personnage de Charlot, appuyant la dimension sociale de son récit tout en sollicitant auprès de Michel Legrand un réarrangement du thème de Les lumières de la Ville.
Le compositeur se sort de ce défi avec les honneurs, mais le reste de sa partition frôle le surchargé. Rien, à vrai dire, ne vient donner un minimum de souffle et de hauteur à un scénario qui bifurque brutalement lorsque le personnage joué par Benoit Poelvoorde se prend à rêver d'une carrière au cirque. L'ennui n'est pas très loin, malgré la qualité d'interprétation de Roschdy Zem, l'autre bras cassé. Celui que cette histoire ne fait pas du tout rire.
La Rançon de la Gloire, Xavier Beauvois (Le film est sorti en salles mercredi dernier.