Le Jour J pour Monty Alexander
Il est né le jour du Débarquement allié en Normandie…Cela fera 80 ans, le 6 juin prochain !
Alors pour célébrer ce double anniversaire, Monty Alexander nous revient avec « D-Day », enregistré non loin de Paris, au Studio Sextan, de Malakoff et qui sort sur un label français Pee Wee !
Un album qui nous rappelle qu’il reste l’un des maîtres du piano-jazz et un expert du trio, une formule qu’il a magnifié et même transcendé à de nombreuses reprises au cours de sa carrière…Ne serait-ce qu’en 1976 avec son live à Montreux, en compagnie de John Clayton et Jeff Hamilton.
Au-delà de cette date symbolique, l’histoire de Monty Alexander est d’abord celle d’un enfant prodige !
Soyons spirituel pour ce Deli : il a été choisi par la musique !
Dès l’âge de 4 ans à Kingston, Bernard Montgomery Alexander, de son vrai nom, montrait des prédispositions pour le piano.
Dix ans plus tard, il se produisait dans des clubs de la capitale jamaïcaine, et il fréquentait les studios d’enregistrements alors en pleine éclosion, notamment celui mythique de Clement Coxsone Dodd : le fameux Studio One…Se trouvant du même coup aux premières loges pour assister à la naissance du ska.
Repéré par Wynton Kelly alors de passage sur l’île, Monty s’est ensuite installé à Miami avec ses parents, pour vivre à fond sa passion du jazz…
Et là, il a tapé dans l’œil d’un autre ange gardien : Frank Sinatra qui lui a conseillé de déménager à New York…
Il n’en fallait pas plus pour lancer la carrière de ce génie des claviers, qui s’est dès lors imposé comme un maître du swing, et comme le chantre d’une œuvre débordante de joie et d’énergie.
Un pianiste qui a aussi toujours fait le lien entre le jazz et ses racines jamaïquaines. Son nouvel album s’ouvre d’ailleurs avec la voix de Monty Alexander récitant le premier couplet de War, chanson emblématique de Bob Marley.
Et il se referme avec une lumineuse reprise du Day-O d’Harry Belafonte.
Entre les deux, le pianiste déploie son art du trio, à travers des relectures de standards écrits durant les années de guerre, ainsi que des compositions originales, interprétées en compagnie de Luke Sellick à la contrebasse et Jason Brown à la batterie.
C'est un répertoire que Monty Alexander présentera le 3 juillet au New Morning, à Paris, mais qu'on explore d'ores et déjà ce midi, en sa compagnie.