Carl-Henri Morisset, esthète du piano
Dans la famille des nouveaux princes du piano, je demande Carl-Henri Morisset !
Trente-et-un ans seulement, et déjà un toucher inimitable et une approche pleine de grâce et de poésie.
Dès sa première année au Conservatoire Supérieur de Paris, il y avait d’ailleurs déjà tellement de maturité dans son jeu, que son professeur, Riccardo Del Fra, l’a emmené en concert à Turin et l’a intégré à ses formations.
L’ex-partenaire de Chet Baker n’a pas été le seul à être bluffé par Carl-Henri, puisqu’on l’a ensuite vu faire des étincelles auprès de Pierrick Pedron, Thomas Bramerie ou même du grand Archie Shepp !
Depuis le temps qu’on l’attendait, le pianiste sort enfin un album sous son nom…Et pour cette première, il n’a pas choisi la facilité, puisqu’il se frotte à l’épreuve du solo :
C’est l’un des quatorze pianistes qui ont participé à la série d’albums Paradis Improvisé, enregistrés dans l’appartement marseillais de la mélomane Hélène Dumez.
Celui de Carl-Henri s’intitule « Individual Dispersion », et c’est clairement l'un des plus audacieux de la collection, notamment dans le choix de ses relectures…On pense patriculièrement au Fire Waltz de Mal Waldron, qui n’est pas si souvent joué.
Le pianiste replonge également dans ses racines, avec la reprise d’un tube du Tabou Combo, l’un des groupes de référence du kompas haïtien…
Egalement au menu, cinq de ses compositions : des titres forts, qu’on explore avec lui ce midi dans Deli Express !
Mardi soir, on pourra aussi l'applaudir, cette fois en quartet, en concert au Duc des Lombards.
La scène parisienne regorge décidément de pianistes prometteurs !
Après Carl-Henri Morisset, quel plaisir de finir notre émission, avec un bonus, une cerise sur le clavier :
Voici à présent Dexter Goldberg…Véritable enfant de la balle, puisqu’il a été élevé par des parents musiciens. Son père, saxophoniste a noamment accompagné Dee Dee Bridgewater et Michel Legrand.
Dexter, lui, s’est d’abord essayé aux percussions, et ce n’est qu’à 16 ans qu’il a véritablement trouvé sa voie, en se mettant au piano…Et il a bien fait !
Son jeu regorge de lumière. Il y a aussi énormément de clarté de fluidité dans ses interactions avec ses partenaires de jeu, comme on peut l’entendre sur son deuxième album, « Caliboudja », paru sur le label Jazz & People, et qu’il présente en concert ce soir et demain au Sunside.
En attendant, le voici avec Clément Daldosso à la contrebasse et Philippe Maniez à la batterie.