Samedi 14 juin 2014 par Ralph Gambihler

Under the Skin

Présenté depuis plusieurs mois comme la nouvelle perle rare du cinéma arty, le Under the Skin de Jonathan Glazer débarque fin juin sur nos écrans. Il s'agit là du 3e long-métrage d'un réalisateur de vidéos-clips qui a cru bon de s'offrir l'icône Scarlett Johansson pour prétendre toucher le grand public avec un objet filmique passablement invertébré.

Il est du même coup assez vain de procéder à l'autopsie de cette escroquerie dont le vice est déjà dans le titre... Sous la peau, rien. Ni coeur, ni colonne vertébrale. Il en va d'ailleurs de même pour le personnage principal, extra-terrestre grimé en prédatrice dont la mission, sur terre, consiste à conquérir les hommes et à les supprimer.

Dialogues réduits au minimum, paysages écossais flasques et déprimants à souhait, longues nappes esthétisantes qui rendent le scénario encore plus obscur et l'émotion définitivement absente... Il n'y a pas grand chose à sauver de cette monotone odyssée qui ne va même pas jusqu'au bout de son austère fil conducteur puisque notre extra-terrestre se trouve au final, et de manière aussi hasardeuse que conventionnelle, pourvue d'un début d'humanité grâce à sa rencontre avec une sorte d'Elephant Man...

Belle peau, certes, que celle de Scarlett Johannson ! Rouge à lèvre torride, formes avenantes... On se damnerait pour cette "Inconnue du lac" (ses victimes meurent généralement noyées dans une étendue d'eau noire) qui donne au réalisateur le loisir d'épiloguer, comme tant d'autres l'ont fait avant lui, sur le diptyque sexe et mort. Mais quand c'est brodé de façon si prétentieuse, ce diptyque insupporte. Et Scarlett Johansson nous semblait autrement plus charnelle dans le récent film de Spike Jonze où elle n'apparaissait pourtant pas une seule fois à l'écran.

Under the Skin, Jonathan Glazer (Sortie en salles le 25 juin)