Walk Up
Comme dans un rêve éveillé, le nouveau Hang Sang-soo nous fait pénétrer dans une étrange maison à plusieurs étages qui abrite notamment un restaurant. Un réalisateur de renom y emmène sa fille pour une demande de stage auprès d'une amie de longue date, décoratrice et propriétaire de tout l'immeuble. La discussion qui s'engage est gorgée du charme qui entoure toute conversation dans l'univers du cinéaste sud-coréen. Le déjeuner au rez-de-chaussée est succulent, on ouvre une bouteille, tout n'est qu'amabilités et politesse. Ce cinéma des petits riens touche souvent à l'essentiel.
Soudain, ça se complique. Le réalisateur quitte l'immeuble, laissant sa fille et la proprio. On le retrouve plus tard dans le même bâtiment, mais en couple avec une autre femme qui se trouve être la cuisinière du restaurant que son amie lui a présentée au début du film. La maison se transforme alors en voyage dans le temps, chaque étage disposant visiblement de sa propre temporalité, jusqu'au petit appartement sous les toits, un atelier d'artiste donnant sur une terrasse.
Ces intrigues en noir et blanc, éparses et surréelles, ne sont pas une nouveauté chez Hang Sang-soo -on se souvient encore des limbes d'Introduction, mais l'exercice de style, ici, trouve assez vite ses limites. A un tel degré de sinuosité, la trame vire à l'impasse, l'absence de la si intense Mi-so Park, égérie du cinéaste, nous précipitant un peu plus dans la torpeur.
Walk Up, Hang Sang-soo (en salles depuis le 21 février)