Dimanche 14 décembre 2014 par Ralph Gambihler

Exodus : Gods and Kings

Il faut s'appeler Ridley Scott pour représenter Dieu sous les traits d'un sale gosse capricieux et impitoyable. Une hérésie de taille et pas forcément ridicule sur le plan de l'écriture cinématographique. Le "buisson ardent" cache la forêt, malheureusement, tant le reste du film se traîne dans l'académisme sans âme et sans relief malgré le recours à la 3D.

Christian Bale joue un Moïse de blockbuster où rien ne dépasse, et surtout pas la longue barbe de prophète dont seule l'ultime séquence nous réserve l'image pieuse.  Dans la peau de Ramsès, le demi-frère à la fois trahi et traître du futur père du judaïsme, Joel Edgerton est loin de la prestance d'un Yul Brynner dans la version de Cecil B.De Mille. Il a l'air de mâcher du chewing-gum lors de ses premières apparitions, cette autre forme d'hérésie ne pouvant guère, cette fois-ci, être portée au crédit du film.

Sigourney Weaver campe la mère du pharaon. Courte apparition, ou plutôt, courte figuration. Pour le reste, le péplum cavale à toute berzingue, élude à fortiori toute la dimension sacrée de la fresque biblique et ne prend surtout pas la peine de porter un regard personnel sur cette genèse des 10 Commandements comme Darren Aronofsky avait tenté de le faire au printemps avec son Noé tout aussi antédiluvien. On reconnait d'avantage la patte du réalisateur d'Alien lorsque surviennent les plaies d'Egypte et les cabrioles de la Mer Rouge traitées comme un remake du tsunami d'il y a 10 ans en Asie. Ceci étant, là encore, on espérait plus de miracles.

Exodus: Gods and Kings, Ridley Scott (Sortie en salles le 24 décembre)