Slumdog Millionaire

Mais quel est ce vilain buzz qui débarque dans les salles ? Grand prix du festival de Toronto, Golden Globes... Et pourquoi pas l'Oscar pendant qu'on y est alors qu'en vérité  ce "Slumdog Millionaire" est entièrement en toc ? On attendait mieux de Danny Boyle, réalisateur du pourtant culte "Trainspotting", que ce conte de fées infantilisant à la Bollywood dans lequel un jeune candidat à la version indienne de "Qui veut gagner des millions" est sur le point d'empocher la bagatelle de 20 millions de roupies...

Mais comment diable ce pauvre illéttré est-il arrivé à un tel exploit, lui qui a grandi dans les bidonvilles sans jamais être en mesure d'acquérir la culture générale nécessaire à ce type d'aventure télévisuelle ? Eh bien c'est très simple: c'est dans son vécu, dans ses malheurs passés et dans ses rencontres avec un certain nombre de gredins que l'heureux candidat va piocher les bonnes réponses ! A ce scénario improbable répond une mise en scène extrêmement tendue physiquement parlant, avec d' incessants flash-backs entre le plateau télévisé et toute l'enfance du héros qui remonte à la surface.

L'ensemble est mené de façon trépidante, sur fond de pop indienne un peu assommante... Le propos se veut évidemment très moral, dans le genre "même les plus malheureux peuvent s'en sortir", mais au prix d'une vision du peuple indien carrément misérabiliste, voir même abêtissante dans le dernier quart d'heure, même si le film prend bien soin par ailleurs de montrer une Inde high tech et bariolée...On attend avec impatience lesprochaines livraisons de deux vrais cinéastes ceux là, Sam Mendes et David Fincher, pour vérifier à quel point ce "Slumdog Millionnaire" ne vaut pas triplette.

Slumdog Millionaire, de Danny Boyle (Sortie en salles le 14 janvier)