Jeudi 29 janvier 2009 par Ralph Gambihler

Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute

-Extrait No 1: "Le saxophone émet sur une longueur d'onde très proche de notre ADN, je comprends soudain qu'il est une image instrumentale  du Serpent Cosmique, il est en fait le corps harmonique de l'ADN d'Albert Ayler"...

-Extrait No 2: "Dans la dimension Station Mir, l'augmentation de la métacrise de Karen a dépassé tout ce que nous étions en mesure d'imaginer. Elle est la station Mir en déroute incandescente au dessus des eaux afro-américaines de l'East River s'écoulant au milieu du port d'Abidjan"...

-Rappel nécessaire: Maurice G.Dantec est l'un des plus grands écrivains français de ces dernières années: "La Sirène rouge", "Les Racines du mal", "Babylon Babies", "Villa Vortex", "Cosmos Incorporated"... Mais depuis quelques livres, il y a comme des trous noirs dans ses fulgurances interstellaires... On dirait la fatigue, ou alors le besoin de renouveler certaines substances illicites censées revigorer les neurones de l'auteur...

 -Tentative de synopsis: "Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute" débute par la cavale d'un couple de braqueurs atteints d'un étrange virus qui raccourcit leur espérance de vie et décuple leur intelligence,  tout en les faisant successivement passer par des phases de dépression et d'euphorie... Une connection s'établit, par le biais d'un écran de télé,  entre l'élément féminin du couple  et la station spatiale Mir qui menace de se consumer avec à son bord trois cosmonautes et un passager inattendu qui semble être le fantôme d'Albert Ayler. Grâce à cette connection bizarroïde, Albert Ayler va réussir à prouver qu'il ne s'est pas noyé accidentellement dans l'East River, en 1970, mais qu'il a plutôt été tué par des dealers qui l'ont envoyé par dessus bord....

-Constat No 1: Albert Ayler est plus un prétexte qu'autre chose...

-Constat No 2: pour lire un bon livre sur Albert Ayler, voir "La Marseillaise", de Marc-Edouard Nabe.

-Constat No 3: Maurice G.Dantec avait fait preuve d'une lucidité remarquable en décidant, à une certaine époque, de ne pas achever ni publier l'esquisse de ce "fantôme de jazzman..." qui donne ici matière à un roman aussi fumeux que "fumé", et bien plus halluciné que réellement hallucinant...

-Constat No 4: aux dernières nouvelles, Maurice G.Dantec a sérieusement accusé le coup avec l'élection d'Obama, qu'il persiste à appeler Barack Hussein Obama...Maurice G. Dantec est persuadé que nous allons tous regretter George Bush... Comme son couple de mutants qui se la joue Bonny & Clyde, Maurice G. Dantec est parti en cavale, lui aussi, dans sa tête, dans son style et dans cette ardeur de plus en plus stratosphérique à brasser de l'incongru...

 "Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute", de Maurice G. Dantec (Editions Albin Michel)