Mercredi 1 juillet 2009 par Ralph Gambihler

Public Enemies

C'est un peu le comble dans ce genre de film: on s'endort en pleine fusillade ! C'est dire à quel point Michaël Mann, du haut d'une renommée pas forcément injustifiée     (on se souvient de cette séquence d'anthologie autour de Miles Davis dans "Collatéral"), est complètement passé à côté de son sujet.

Le sujet, c'était John Dillinger, légendaire braqueur des années New Deal auquel Marco Ferreri avait déjà fait allusion dans son célèbre "Dillinger est mort "... Abattu par le FBI à la sortie d'un ciné où était projeté un film de gangsters avec Clark Gable,  Dillinger se voulait Robin des Bois à Chicago quand, à peu près à la même période, la pègre version Al Capone se bâtissait un empire financier débarrassé de tout scrupule...

Michaël Mann n'a pas saisi grand chose de ce contexte politique et social... Pénalisé par un Johnny Depp emprunté et une Marion Cotillard qui joue les bibelots de service, il nous embarque dans une mise en scène poussive et impersonnelle à forte connotation migraineuse du fait d'un usage hystérisant de la caméra numérique... Seule la musique d'époque (Billie Holiday, mais aussi "Bye Bye Blackbird" repris par Diana Krall) apporte quelques brefs soulagements dans cette infernale sarabande de cavalcades et de fusillades qui manque trop de chair pour ne pas sombrer dans le soporifique.

Public Enemies, de Michaël Mann (Sortie en salles le 8 juillet)