Mardi 28 septembre 2010 par Ralph Gambihler

Les Amours imaginaires

On les croyait les meilleurs amis du monde... Un homo introverti et une névrosée de première ont le malheur de croiser, lors d'une soirée, un jeune homme de la campagne qui s'avère être un parfait arrache-coeur. Chacun des deux amis croit alors qu'il a une carte à jouer avec le nouveau venu... Mais de signes trompeurs en illusions perdues, le joyeux trio de départ se consume dans la jalousie et la zizanie...

Un an après "J'ai tué ma mère",  son premier et brillant coup d'essai, le jeune cinéaste québécois Xavier Dolan confirme de bien belles ambitions. Il trouve bien vite le ton juste pour nourrir une chronique à la fois acide et acidulée de toute une série de déboires amoureux... Le film est d'ailleurs entrecoupé, à plusieurs reprises, par des séquences à vocation documentaire où des garçons et des filles racontent eux aussi leurs élans de libido ou leurs peines de coeur.

Le problème vient de la mise en scène... A trop vouloir se mettre dans la peau d'un nouveau Eustache version gay, Xavier Dolan évacue sans vraiment s'en rendre compte ce que son propos avait de plus authentique. Ses ralentis et mouvements de caméra à la Wong Kar-Wai le précipitent dans un cinéma maniéré, apprêté et qui dessert les personnages... Pêché de jeunesse ? A 21 ans et des poussières, le jeune surdoué québécois est donc un peu passé à côté de son "Jules et Jim" à lui, même s'il s'agissait là du 3ème et non pas du second film de François Truffaut...

Les amours imaginaires, de Xavier Dolan (sortie en salles ce 29 septembre)