Mardi 3 janvier 2012 par Ralph Gambihler

Take Shelter

"L’angoisse naît de notre peur de perdre quelque chose", affirme le réalisateur, Jeff Nichols, dans le dossier de presse. Une angoisse qui se matérialise notamment, dans « Take Shelter », par des phénomènes climatiques dont seul apparemment le personnage masculin du film semble avoir conscience. Ni sa femme, ni sa fille, ni tous ceux qui l’entourent dans son quotidien d’ouvrier, ne perçoivent les signes de pluie et de vents qui fouettent l’écran.

Jeff Nichols sait indiscutablement filmer un climat, et cela dans tous les sens du terme. Malheureusement, son propos manque de finesse et de concision lorsqu’il s’agit de nous faire comprendre les tourments intérieurs de son anti-héros, lequel, à la manière d’un "Shining" transposé dans l’Amérique rurale, se révèle bien plus menaçant que les cauchemars apocalyptiques dont il est malgré lui le prophète. En vérité, on reste curieusement distant face à ce cinéma de genre qui se veut plus ambitieux que ses propres fondamentaux. De là à parler d'une tempête dans un verre d'eau...

"Take Shelter", de Jeff Nichols (Sortie en salles ce 4 janvier)