Mardi 3 avril 2012 par Ralph Gambihler

2 Days in New-York

Il faut se les farcir, les clichés de Julie Delpy... Dans "2 Days in New-York", la suite de "2 Days in Paris",  une smala de "Frenchies" débarque aux States avec des casseroles de lieux communs en guise de bagages: un père hirsute, obsédé et incapable de baragouiner deux mots d'anglais, une frangine cérébrale et nymphomane, le petit ami de la frangine roublard et qui ne respecte rien.

Il n'en faut pas plus pour effaroucher Mingus, le copain black de Julie Delpy, tout aussi caricaturale dans la manière de s'autoportraiturer en Woody Allen au féminin singulier. On ne sait pas trop, à vrai dire, où veut aller l'actrice-réalisatrice... Veut-elle traiter sur un ton malicieux le choc des cultures et les aléas des couples mixtes ? Faut-il plutôt la suivre lorsque le ton se veut plus grave, questionnant tour à tour l'intégrité d'une âme (qui n'est pas à vendre, ça on l'a bien compris....) et la manière de survivre à la mort d'un proche?

Questions en pointillés, au diapason d'un propos freestyle à souhait et dont certains penchants hystériques nous tiennent pour le moins à distance. Force est de reconnaître, dans le même temps, qu'on passe plutôt un bon moment de cinéma. L'énergie, la fantaisie, le ton enjoué et sensible avec lequel l'affaire est menée, les rires qui ruissellent autant que les moments tendres, New-York qui resplendit comme il faut... Autant de qualités qui signalent une vraie personnalité derrière (et pas seulement devant) la caméra. Même si "2 Days in New-York" n'est pas complètement convaincant, Julie Delpy s'impose bel et bien comme une cinéaste qu'on a envie de suivre.

"2 Days in Paris", de Julie Delpy (Le film est sorti en salles le 28 mars)