The Act of Killing
C'est toujours la Dolce Vita pour les anciens miliciens de Suharto, près d'un demi-siècle après l'un des plus grands crimes de masse (500 000 communistes, ou supposés tels, assassinés en Indonésie en 1965). Et lorsqu'un réalisateur leur propose de mettre en scène les exactions du passé, la jubilation de ces papys barbares franchit un créneau supplémentaire.
Confessions à froid, passages de comédie musicale kitsch, reconstitution d'un décor de film noir où l'un des assassins joue le rôle de la victime... A défaut des éclaircissements souhaités sur un massacre honteusement méconnu, le spectateur encaisse de plein fouet la fantasmagorie des criminels jusqu'à ce que l'un d'eux, d'ailleurs, finisse par vomir son remords dans tous les sens du terme.
Le producteur du film, le réalisateur allemand Werner Herzog, évoque une oeuvre sans précédent dans l'histoire du cinéma. Le film est également soutenu par Amnesty International. On peut en même temps s'interroger sur le tollé qu'aurait éventuellement suscité ce type de mise en scène si le propos s'était situé dans les camps de concentration nazis durant la seconde guerre mondiale.
"The Act of Killing", de Joshua Oppenheimer (Sortie en salles ce 10 avril)