Jeux de cartes 1: Pique
Une scène circulaire dont la partie périphérique se déplace comme une scène tournante, des écrans télé qui tombent du ciel et surtout des trappes… Plein de trappes d’où surgissent les comédiens mais aussi les éléments de décor. Bienvenue dans le monde féérique de Robert Lepage qui fait émerger tour à tour, sur son plateau, une salle de jeu, des portes d’hôtel, une piscine, ou encore une tornade de sable rouge dans le désert.
La pièce a pour titre "Jeux de cartes 1: Pique", et il s'agit en fait du premier acte d'une tétralogie censée explorer les thèmes de la guerre, de la croyance, de l'argent et de la révolte. Mais qu'importe ce programme qui peut éventuellement faire un peu peur... Les yeux écarquillés, on n’ose imaginer à quoi ressemble l’autre monde que l'auteur de "La Trilogie du Dragon" et "La Face cachée de la Lune" a du créer sous la scène, tous ces corridors et autres plateaux roulants pour les techniciens et les machinistes, sans oublier le minuscule coin de loge pour chaque comédien.
Reste la trame même de la pièce, sitcom pour le moins foutraque sur l’enfer du jeu, le désarroi amoureux, la guerre en Irak, l’homophobie ou encore le sort des clandestins aux Etats-Unis… On est à Las Vegas, mais la vraie toile de fond, pour le spectateur, c’est la scénographie de dingue avec laquelle Robert Lepage enrobe son affaire, jusqu’à devenir le magicien d’Oz en chef du théâtre contemporain.
"Jeux de cartes 1: Pique", mis en scène par Robert Lepage au théâtre de l'Odéon-Berthier (Jusqu'au 14 avril)