Les Salauds
Cela fait bien longtemps que Claire Denis n'est plus cette grande cinéaste grâce à laquelle, dans une vie antérieure, ("J'ai pas sommeil", 1994), j'appris la signification du mot "interlope". Cette filmographie des pulsions, des migrations et des surgissements d'étrangeté ne cesse, désormais, de trébucher sur de vaines trames lourdes de références, accablantes d'ennui et vides d'émotions. em>"Les Salauds" ne fera pas exception à la règle.
Paresseusement inspirée par "Sanctuaire", de William Faulkner, la cinéaste filme la descente aux enfers d'une gamine promise au fameux épi de maïs dont le célèbre écrivain américain fit l'usage que l'on sait... Mais là où Faulkner se transcendait dans la tragédie grecque, Claire Denis ne dépasse pas un sociologisme de bon aloi où les riches sont pratiquement tous des pervers sadiques et incestueux. Principal personnage féminin, Chiara Mastroianni se laisse à son tour dévorer de lâcheté.
Principal personnage masculin, Vincent Lindon fait son Vincent Lindon (aucun intérêt, donc...) dans la peau d'un marin justicier tout en bloc mais bientôt déglingué par les détraqués qui l'entourent. L'ensemble est filmé de manière compliquée, à la fois surplombé d'un trop-plein d'ellipses soutenant difficilement notre attention et d'une poésie spongieuse dont les glauques extrasystoles peuvent éventuellement soulever le coeur, ce qui n'est vraiment pas de saison pour un film qui sort un 7 août.
"Les Salauds", de Claire Denis (Sortie le 7 août)