Dimanche 7 janvier 2018 par Ralph Gambihler

Downsizing

Difficile, au premier abord, de ne pas se laisser séduire par le spectacle de Matt Damon volontairement miniaturisé dans le cadre d'un plan contre la surpopulation et la surconsommation. En ne mesurant plus que 12 cm, on dépense huit fois moins, pardi ! Terminé, également, le tarissement des ressources naturelles...

Aux antipodes du cauchemar SF sublimé par Jack Arnold dans L'Homme qui rétrécit (1957), Downsizing s'inscrit donc, au contraire, dans une fable utopique pour mâles en crise comme Alexander Payne a toujours aimé les filmer, à l'instar de George Clooney en pleine mélancolie hawaïenne dans The Descendants. Moins-que-rien que dans sa vie antérieure, Matt Damon pense ainsi trouver une seconde jeunesse dans une sorte de Disneyland adapté à sa nouvelle taille.

Il va devoir déchanter. Même dans un monde riquiqui, les inégalités subsistent et le cynisme peut encore avoir le vent en poupe, surtout quand Christoph Waltz lui prête son visage narquois. On l'aura compris, Alexander Payne emprunte plusieurs directions et bifurque vers des thématiques qui pourraient être passionnantes si elles n'étaient pas à peine effleurées. On peut adhérer à l'esprit de liberté avec lequel le réalisateur passe de l'une à l'autre tout en regrettant une fin en queue de poisson dans le genre écolo-mystico-new age. D'une certaine manière, c'est lorsque ce film essaie de prendre de la hauteur qu'il rétrécit.

Downsizing, Alexander Payne (Sortie en salles ce 10 janvier)