Mardi 12 février 2019 par Christian JOUVE

Consécrations féminines aux Grammy Awards, y compris en jazz

En 2019, la chanteuse et pianiste Alicia Keys assure le rôle de maîtresse de cérémonie et crée la surprise en invitant pour l'ouverture plusieurs de ses "sisters", parmi lesquelles Michelle Obama qui en profite pour partager sa conviction que la musique peut amener à plus de diversité.

« La musique nous aide à partager ce que nous sommes. Notre dignité, nos chagrins, nos espoirs et nos joies. Elle nous permet de nous écouter. De nous inviter les uns les autres. La musique nous montre que tout compte. Chaque histoire et chaque voix, chaque note de chaque chanson. »

Au total, 31 prix sont décernés à des artistes féminines cette année contre 17 l’an passé.

Et pas des moindres puisqu'à 29 ans, Cécile McLorin Salvant repart avec le troisième Grammy de sa carrière dans la catégorie du meilleur album de jazz vocal pour « The Window ». Elle est distinguée aux côtés de la légende Wayne Shorter, prix du meilleur album de jazz instrumental pour « Emanon » et de Quincy Jones, récompensé pour la bande originale du documentaire « Quincy », diffusé sur Netflix.

L’Académie nationale des arts et des sciences, organisatrice des Grammy Awards, a fait le pari d’augmenter le nombre de nominés pour certaines catégories, qui passent de 5 à 8 candidats en lice, pour diversifier les genres musicaux et les artistes mis à l’honneur. Cela ne suffit pas à gommer les nombreux défauts qui sont reprochés à la cérémonie, notamment le manque de flexibilité de ses producteurs.

Ses détracteurs brillent d’ailleurs par leur absence. Comme Ariana Grande, qui a annulé sa participation au concert à la dernière minute car la production a refusé de la laisser jouer le morceau de son choix. Autre absent remarqué, Childish Gambino qui remporte quatre prix dont ceux de meilleur morceau et de clip de l'année pour « This is America ».

L’un des moments les plus marquants de cette édition restera sans doute le mea culpa du président de l’Académie nationale des arts et des sciences, Neil Portnow, sur le départ. Il avait créé un tollé peu après la précédente édition en conseillant aux femmes de « passer à la vitesse supérieure » si elles souhaitaient gagner en visibilité dans la musique. Il a saisi l’occasion de se rattraper en assurant qu’une prise de conscience avait opéré entre temps et que « les Grammy Awards se devaient d’être les garants de la diversité et de l’inclusion dans l’industrie musicale ».

On en a parlé dans les Matins Jazz du 11 février, à réécouter en podcast !