Falling
La richesse d'âme et de culture de Viggo Mortensen irrigue son premier passage derrière la caméra. Cela ne suffit pas, hélas, pour donner l'intensité requise à la relation père-fils qu'il met en scène en zoomant sur le gouffre qui sépare deux univers.
Soleil et blizzard, convictions de gauche et délires réacs, tolérance et démence... Mortensen se donne ici le beau rôle dans la peau d'un pilote de ligne doux comme un agneau, épris de son compagnon infirmier et de la fille qu'ils ont tous deux adoptée sous le soleil de L.A... Sauf qu'il faut bien s'occuper du père, ce vieil acariâtre qui perd de plus en plus la boule. Mortensen le récupère dans sa vieille ferme familiale du grand nord américain et l'accueille dans son foyer californien en espérant bien le convaincre de terminer ses jours sous des cieux plus sereins.
Et là, c'est la foudre qui débarque. Le vieillard est impossible. Il se répand en saillies homophobes, vitupère le mode de vie californien, multiplie les frasques de toute sorte... Est-il en train de tester son fils, ou entend-t-il lui rappeler les mauvais souvenirs de son enfance, lorsque le gamin essayait de tenir le coup dans un environnement aride et à l'ombre d'un père frustre et brutal, notamment avec sa femme ?
Difficile de ne pas être touché par ce récit que domine Lance Henriksen dans le rôle du père. Viggo Mortensen paraît plus emprunté en mode gay friendly qui, à force d'encaisser, finit par exploser lors d'une séquence pour le moins prévisible. Au final, la dramaturgie du film, quelque peu répétitive, en limite les atouts indéniables.
Falling, Viggo Mortensen (Le film est sorti ce mercredi 19 mai, jour de la réouverture des salles)