Lundi 17 avril 2023 par Ralph Gambihler

Ahmad Jamal ne caressera plus les octaves...

Comment il caressait les octaves avec ferveur et délicatesse, comment il enrobait de sortilèges son légendaire Poinciana, comment mille fois il en réinventa la magie et l’émotion, comment toutes ces compos étaient d'une folle vitalité... Ahmad Jamal vient de rejoindre Wayne Shorter. En à peine quelques semaines, le jazz perd deux monstres sacrés qui étaient en même temps, tous deux, l'humilité incarnée.

Courte biographie:

Natif de Pittsburgh, Fritz Jones avait pris le nom d'Ahmad Jamal en 1952 après s'être converti à l'Islam. Le succès était venu en 1958 avec l'album Ahmad Jamal Trio at the Pershing : But Not For Me marqué notamment par ce qui sera par la suite le morceau-fétiche d'Ahmad JamalPoinciana, même si ce n'était pas une composition personnelle du pianiste. Après une traversée de désert durant une partie des années 60, Ahmad Jamal s'était relancé en 1970 avec The Awakening. Autres temps forts, son album en piano solo, Ahmad Jamal at home en 1994, It's Magic chez Dreyfus Jazz en 2008, ou encore Blue Moon et Marseille sur le label Jazz Village en 2012 et 2017. On se souviendra également de sa rencontre au sommet en 2011 avec le flûtiste et saxophoniste Yusef Lateef, disparu il y a 10 ans.

Ahmad Jamal (2 juillet 1930-16 avril 2023)