The We and The I
Oh la belle fraîcheur ! Dans son nouveau film, "The We and the I", Michel Gondry embarque toute une smala de jeunes blacks, latinos et autres métissés dans un bus qui circule à travers New-York. Fin d'année scolaire oblige, ces ados du Bronx entament leur dernier trajet ensemble avant les vacances. Au départ, évidemment, ils se la pètent comme il faut. Une vraie "dynamite" de groupe dans laquelle vannes, bizutages et crasses en tous genres permettent de mieux masquer ce qu'on est vraiment. C'est quand le bus se vide, peu à peu, que les caractères changent et que le "I" commence enfin à balbutier dans les décombres du "We".
Rires jaunes et fleur bleue, donc... Gondry excelle surtout dans le premier registre, déclinant sur un rythme extraordinairement bien enlevé les rituels de la tchatche et des archétypes comportementaux: bad boys au fond du car, fille larguée, fausses copines... Les préparatifs d'une fête d'anniversaire virent rapidement au jeu de massacre à coup de textos et MMS foireux qui foutent un bordel de moins en moins joyeux à l'écran. La mise en scène atteint d'ailleurs son climax parfait lorsque les différentes matières narratives (ce qui se passe dans le bus, mais aussi ce qui est raconté et filmé sur les portables) s'emmêlent entre elles.
On sera un peu plus dubitatif sur l'aspect sentimental de l'affaire, même si l'idée est sympa. C'est ainsi que la valorisation de quelques individualités d'abord fondues dans la masse donne lieu à quelques séquences un peu lourdes, notamment avec le couple d'homosexuels ou encore à travers le muet de service qui se la joue soudainement donneur de leçon avec celui qui fait figure, au final, de personnage principal. Ceci étant, "The We and The I" est un très beau moment de cinéma.
"The We and the I", de Michel Gondry (Sortie le 12 septembre)