Mardi 26 août 2014 par Ralph Gambihler

Party Girl

Abrupte, lunatique, aussi excessive dans le tempérament qu'au travers de son maquillage, Angélique porte bien mal son prénom. C'est lorsqu'on comprend que la vie ne lui a pas vraiment fait de cadeaux que l'ancienne danseuse de cabaret échouée au fin fond de l'Alsace se révèle fabuleuse de tendresse, de pudeur, de tendresse et de générosité. La voilà, au moment de raccrocher les gants, courtisée par l'un de ses anciens clients qui lui propose un mariage que l'héroïne de Party Girl ne semble pourtant guère empressée de consommer. A-t-elle confondu pose et pause ? affection et amour ? Ou n'a-t-elle vu dans la cérémonie promise que l'occasion rêvée de réunir une progéniture dispersée au gré de ses galères passées ?

Samuel Theis, qui filme ici sa propre mère (avec à la co-réalisation Marie Amachoukeli et Claire Burger) a opté pour une mise en scène délibérément naturaliste, façon Strip-Tease, du nom de l'ancienne "émission qui vous déshabille" ayant fait autrefois les belles heures du docu-vérité sur France 3. Sur le fond comme sur la forme, son dispositif de mise en scène est malheureusement trop voyant. Le détour par la fiction, même avec des personnages qui jouent pratiquement tous leur propre rôle, ne laisse pas échapper grand chose d'inattendu. Surtout quand seul importe (c'est du moins ce que le spectateur ressent...) le processus de sanctification d'un personnage quelque peu linéaire dans son évolution.

Party Girl, de Samuel Theis, Marie Amachoukeli, Claire Burger, Caméra d'Or à Cannes, sortie en salles le 27 août