Dimanche 17 février 2008 par Ralph Gambihler

Paris

Parce que Romain Duris sera toujours Romain Duris, de plus en plus minéral, de plus en plus à fleur de peau... Et parce qu' en danseur malade on n'arrive décidément pas à lui imaginer un dénouement malheureux...

Parce que Juliette Binoche n'est plus tout à fait Juliette Binoche... 40 ans et des poussières, aucun maquillage, pas de mec dans sa vie, (sauf son frangin joué par Romain Duris), tout juste bonne à aller acheter des poireaux au marché, et au final, peut-être le plus beau rôle de sa carrière...

Parce que Fabrice Luchini n'a jamais été aussi fragile, aussi près du ridicule, lui qui avant nous harassait à virevolter d'un écran à l'autre, alors que là on le découvre en prof de fac dépressif, paumé, happé malgré lui par un démon du midi dont on pige évidemment tous les sortilèges lorsqu' il prend pour cible Mélanie Laurent...

Parce que Karin Viard est une parenthèse à elle toute seule, complètement déconnectée de tous les autres personnages du film, et carrément incroyable dans le rôle d'une boulangère vaguement raciste qu'elle transmue miraculeusement en personnage à la Pagnol au coeur de Panam'...

Parce que dans ce film-mosaïque perfusé aux émotions les plus basiques, Cédric Klapisch étend ses propres vibrations à tous ceux qu'on n' a pas encore cités (François Cluzet, Albert Dupontel, Julie Ferrier, Gilles Lellouche)...

Parce qu' il nous rappelle Lelouch, la ringardise en moins... Parce qu'il nous met dans sa B.O Wilson Pickett, Rose-Mary Clooney, Quincy Jones, et qu' au générique de fin il remercie Jean-Francois Bizot...

Pour toutes ces raisons donc, et parce que c'est toujours beau, cette ville-là, la nuit, le jour, en gros plan, en plan-séquence, en panoramique et en travellings de toute sorte, "Paris" est un film CAPITAL dans la confiance que l'on peut à nouveau éprouver envers un certain cinéma français.

Paris, de Cédric Klapisch (Sortie le 20 février) Coup de projecteur le même jour avec le réalisateur à 6h30, 8h30, 13h et 17h