Michael Kholhass
span>Le voici donc monté sur ses grands chevaux, et pour cause... Parce qu'un veule baron bénéficiant de protections haut placées a porté atteinte à deux de ses précieux canassons, un marchand protestant déterre la hache de guerre en plein 16e siècle cévenol. Le sens de l'épure dont fait preuve Arnaud des Pallières en adaptant ce texte d'Heinrich von Kleist invite le blogueur à économiser pareillement ses mots, perdu qu'il est dans cette odyssée de vieilles pierres où rien ne sonne réellement juste, et surtout pas le phrasé d'un célèbre comédien danois typé comme un acteur de série B.
Contraint, ici, de parler une langue dont il ne maîtrise pas un mot, Mads Mikkelsen fait ce qu'il peut, soldant dans la phonétique et le granitique l'erreur de casting qu'il incarne à son insu. Le reste est du sous-Bresson post-médiéval qui aurait pu avoir du souffle dans un autre cadre et une autre époque, avec éventuellement un Clint Eastwood derrière et devant la caméra.
"Michael Kohlhaas", d'Arnaud des Pallières, compétition officielle au festival de Cannes 2013 (sortie le 14 août)