Les Filles du Docteur March
Nouvelle coqueluche d'Hollywood au côté de Noah Baumbach, son compagnon tout aussi surcoté, Greta Gerwig n'avait pourtant guère fait d'étincelles avec son premier film comme réalisatrice, le si anecdotique Lady Bird (2018). Pour son nouveau pari -faire pétiller les si surannées Quatre filles du Docteur March, prototype du roman à l'eau de rose- la réalisatrice a de nouveau fait appel à l'oie blanche de Lady Bird, la jeune Américano-Irlandaise Saoirse Ronan, censée donner au propos un vernis un peu plus moderne dans le rôle de Jo, la plus rebelle des quatre filles. Celle qui ne veut pas se marier et qui préfère écrire des livres.
Sauf que dans le roman originel, son auteure, Louisa May Alcott, avait dû se plier aux diktats de son éditeur: Jo devait absolument se marier, convenances de l'époque obligent. L'engagement féministe de Greta Gerwig en a décidé autrement. Elle s'est également affranchie de la structure linéaire du récit en mélangeant les époques à travers plusieurs flash-back. Le résultat peine à convaincre. Si la mise en scène parvient par moments à dépasser la joliesse des costumes et des lumières, il est bien difficile de trouver du sens à cet énième remake sur fond de Guerre de Sécession dans lequel plusieurs demoiselles roucoulent dans l'attente du prince charmant sous le regard d'une maman exténuante de bonté et d'une tante aussi revêche que bienveillante.
Laura Dern et Meryl Streep, qui campent respectivement ses deux rôles, nous renvoient surtout à ce que leur filmographie passée a pu avoir de bien plus excitant. Du côté des personnages masculins, l'exaspérant Louis Garrel a trouvé son double, Timothée Chalamet. Le reste relève du teen movie tendance froufrous. En période de fêtes, pourquoi pas ?
Les Filles du Docteur March, Greta Gerwig (le film est sorti le 1er janvier)