Le temps d'aimer
Un couple, deux secrets. Dans Le Temps d'aimer, Anaïs Demoustier incarne Madeleine, tondue à la Libération alors qu'elle était enceinte d'un soldat allemand tandis que Vincent Lacoste joue François, héritier fortuné et boiteux (il a dû surmonter une polio dans son enfance) qui recèle en lui d'autres non-dits, notamment au regard de sa sexualité. Rencontre improbable a priori, surtout quand chacun des deux conjoints semble chercher en l'autre une sorte de couverture, et pourtant ce couple va prendre le temps de s'aimer et de se réinventer malgré les préjugés de l'époque.
Avec tact et sans perdre de vue l'aura romanesque de cette odyssée à deux, Katell Quillévéré sublime sur grand écran un duo magnifiquement assorti. À la fois fragile et déterminé, Vincent Lacoste se révèle particulièrement touchant. Anaïs Demoustier allie quant à elle sensualité, énergie, désarroi et rage jusqu'à trouver l'un de ses plus beaux rôles.
Le récit tire parfois à hue et à dia, semblant hésiter entre ses différents centres de gravité. À titre d'exemple, le soldat africain-américain (Morgan Bailey) représenté sur l'affiche du film aux côtés du jeune couple n'occupe qu'un segment relativement limité -et pas forcément le mieux amené- dans la trame narrative. On n'est pas moins séduit et ému par ce beau mélo à l'ancienne dont la B.O swingue allègrement à plusieurs reprises, jusqu'à l'apparition-éclair du toujours si singulier Jowee Omicil dans une courte séquence de club.
Le Temps d'aimer, Katell Quillévéré (sortie en salles ce mercredi 29 novembre)