La part des anges
C'est sur une étonnante galerie de personnages que débute le nouveau film de Ken Loach. Condamnés pour divers délits à des peines d'intérêt général, quatre jeunes de Glasgow plus ou moins fâchés avec la loi défilent devant la caméra. Parmi eux, une fille kleptomane qui n'a rien de la petite soeur modèle ainsi qu'un alcoolo irrésistible qui joue dangereusement au bord d'une voie ferrée. Un troisième zouave retient également l'attention, mais c'est finalement sur le pied nickelé le moins intéressant que le scénario va se focaliser avec toute la gélatine sentimentale qui va avec.
La suite confirme la nette perte d'un vitesse d'un cinéaste qui signe sans doute là l'un des films les plus faibles d'une carrière inégale. Dénué du moindre souffle, suant d'ennui et de gentillesse molle, "La Part des anges" emmène ses personnages dans une distillerie où va se tramer une fastidieuse arnaque qui suppose bien des talents en matière de dégustation de whisky. Passionnant, non ? Au final, un prix du Jury au dernier festival de Cannes pour cette "comédie sociale" à l'esthétique aussi poussiéreuse qu'une série télé allemande alors que David Cronenberg est reparti bredouille. Au moins on sait maintenant ce qui fait rire Nanni Moretti....
La Part des Anges, de Ken Loach (Sortie le 27 juin)