Kings
Propulsée par le succès de Mustang, Deniz Gamze Ergüven s'attaque à un événement majeur de l'histoire contemporaine américaine: les émeutes de Los Angeles, en 1992, à la suite de l'acquittement des policiers qui avaient tabassé Rodney King. Le résultat, malheureusement, ne tient pas la route.
Belle idée de départ, pourtant, que de confier à Halle Berry le rôle de Millie, une mère courage qui tente d'apporter un peu de joie à des gamins et des ados afro-américains qu'elle recueille chez elle. Avec le soutien d'un voisin blanc campé par Daniel Craig, elle va tenter de surmonter les tensions croissantes dans la mégapole, puis le chaos que l'on sait. Chronique d'un quartier populaire, images d'archives, dénonciation toujours d'actualité des violences policières contre les Noirs, crescendo dramatique ponctué néanmoins de flashs d'humour.
L'ensemble, résolument hybride, souffre d'un manque évident de fluidité. Sur un sujet comparable, Kathryn Bigelow s'était également cassée les dents, mais son Detroit avait au moins le mérite d'être plus stylé. Quand on lit par ailleurs que le film brille par son "humanisme" et qu'il "place l'amour maternel au centre de toute chose", on comprend qu'il convient de passer son tour, surtout lorsque le pathos finit par submerger un propos alourdi de vaines articulations.
Kings, Deniz Gamze Ergüven (Sortie en salles hier mercredi)