Happiness Therapy
Le procédé devient fréquent, mais on ne va pas s'en plaindre. Dans le prolongement du syndrome "Quand Harry rencontre Sally", le genre "comédie romantique", au cinéma, va de pair, désormais, avec une B.O Jazz. Pas n'importe quel jazz, certes... Mingus, c'était bon pour John Cassavettes (lequel, au passage, n'a pas hésité à tailler dedans), mais pour ce qui est du goût du jour, les réalisateurs font un peu moins dans l'abrupt. Sinatra et Ella ont beaucoup plus la côte. Dave Brubeck est parfait, également.
Là où David O.Russell nous surprend en bien, c'est qu'il ne s'est pas contenté de ranimer le archi-ressassé "Take Five" pour rythmer son nouveau film, "Happiness Therapy". Du défunt pianiste, il a privilégié l'enjoué, le virevoltant, et notamment les claquements de main d' "Unsquare Dance" avant d'enchaîner sur le surprenant "Maria" de "West Side Story" dont Brubeck avait modifié la rythmique de fond en comble par le biais d'un tempo merveilleusement acidulé. strong>Stevie Wonder est également du voyage. Son "My Cherie Amour" joue d'ailleurs un rôle déterminant dans le scénario en déclenchant régulièrement la colère de Bradley Copper ("Very Bad Trip"), cocu sous psychotropes obsédé par la reconquête de sa femme jusqu'à sa rencontre avec la délicieuse Jennifer Lawrence, elle-même en phase de reconstruction.
C'est la rencontre entre ces deux blessés de la vie préférant se la couler dans le "love in progress" plutôt que dans le coup de foudre immédiat qui fait le charme du film. Joli et léger à la fois, "Happiness Therapy" ne comporte effectivement aucune réelle fausse note, Robert de Niro mis à part. Sa prestation en papa tendre et bourru n'était pas indispensable à sa légende.
"Happiness Therapy", de David O.Russell (Sortie en salles le 30 janvier)