Fifty Shades of Grey (50 nuances de Grey)
Une ingénue plutôt nunuche et un jeune PDG riche à foison jouent aux Liaisons Dangereuses sur fond de tentation SM… Mais ce n’est qu’un jeu, justement, un mimodrame de menottes, martinets et autres fessées lubriques, comme si la posture sexuelle était le préalable à toute intensité amoureuse. C’est évidemment ce refus de l’avilissement en tant que tel qui fait rosir, plus que rougir de plaisir, les ménagères de moins (et peut-être aussi de plus) de 50 ans qui se sont ruées sur roman de E.L. James.
On peut aussi, c’est vrai, se laisser envoûter par les à-côtés de l’intrigue, passer très vite sur les scènes de sexe cucul-la-praline et s'attarder sur ces envois de mail narquois entre les deux amants, en parallèle à leurs échanges presque burlesques sur les clauses du contrat censé les réunir. Il est possible, enfin, de trouver une vraie fraîcheur à tous ces fantasmes d'écrivaine presque quinquagénaire généreusement disposée à revivifier la mécanique un peu usée des bons vieux romans de la collection Harlequin.
"50 Nuances de Grey" ("Fifty Shades of Grey"), de E.L.James (Editions Jean-Claude Lattès)