Burn After Reading
On n'a pas trop envie de s'éterniser sur le nouveau film des frères Coen, sauf à confirmer qu'en cette année 2008, et après le surestimé "No Country for Old Men", on ne comprend toujours pas le buzz autour des deux frangins oscarisés.
En vérité, leur nouvel opus, "Burn After Reading" se laisse sympathiquement voir, ne serait-ce que par son casting you-pla-boum... Brad Pitt en prof de gym crétin qui croit tomber sur un secret d'état en faisant main basse sur les mémoires alccolisées et acariâtre d'un ex-agent de la CIA, John Malkovitch dans la peau justement de cet ex de la CIA qui manie jusqu' à l'extrême l'art de l'insulte, George Clooney en Don Juan de pacotille tout aussi crétin... Il y a de quoi effectivement jubiler, par moment, face à une telle galerie de contre-emplois.
Et après ? Eh bien après on ne trouve pas beaucoup de grain à moudre dans cette pochade franchement trop "cheap" et qui aurait peut-être mérité une mise en scène moins modeste. Il y a de la farce dans "Burn After Reading", un humour noir bien rôdé. Trop bien rôdé peut-être... Certaines scènes, certains dialogues, font mouche, mais le rythme ne suit pas. On se contrefiche en fin de compte de cette sarabande de crétins dont les frères Coen voudraient nous convaincre qu'ils sont aussi l'incarnation d'un certain mal-être américain, notamment sur le plan sexuel. Soit. Mais pour que le message soit vraiment percutant, il aurait fallu moins céder, peut-être, à un savoir-faire de plus en plus convenu qui relève plus du pilotage automatique que d'un réel engagement cinématographique.
Burn After Reading, de Joël et Ethan Coen (Sortie en salles le 10 décembre)