L'adieu à Ahmad Jamal, le magnifique
En ce début de semaine, on a le cœur triste !
On s’est levé en apprenant la disparition d’un géant : Ahmad Jamal qui s’est éteint chez lui dans le Massachusetts, à l’âge de 92 ans.
C’est une nouvelle qui nous chamboule pour de nombreuses raisons :
On perd d’abord un pianiste majeur, au toucher tout en nuance, en subtilité et au jeu basé sur la surprise, les ruptures mais également sur un immense lyrisme…Fruit d’un apprentissage de la musique classique durant son enfance.
A onze ans, Ahmad Jamal jouait Franz Liszt. Et au terme de jazz, il préférait d’ailleurs celui de “musique classique américaine”.
Ce natif de Pittsburgh, était aussi passé maître dans l’art du trio. D’abord en formation piano-guitare-contrebasse, au début des années 50. Puis en remplaçant la guitare par une batterie…
C’est sous cette formule qu’il avait connu un large succès en 1958 avec l’album “Ahmad Jamal at the Pershing : But Not For Me”, notamment porté par sa relecture du titre Poinciana, devenu depuis lors son morceau fétiche.
Parmi ses autres albums emblématiques, on peut citer “The Awakening” en 1970, la trilogie “The Essence” dans les années 90 ou, plus proche de nous, Saturday Morning, en 2013.
On va explorer sa riche et magnifique discographie en seconde partie d’émissions avec les pianistes Franck Amsallem et Laurent Courthaliac.
Si la disparition d’Ahmad Jamal nous remue autant, c’est aussi parce qu’en près de 25 ans de TSFJAZZ, on avait eu l’honneur de le rencontrer à plusieurs reprises, de retransmettre plusieurs de ses concerts - et c’était toujours de grands moments - et de l’interviewer…
La dernière fois, c’était durant l’été 2019 au moment de ses concerts à la Fondation Louis Vuitton, à Paris, et juste avant la parution de ce qui restera son ultime album, Ballades, enregistré en piano et paru chez Jazz Village. Une interview qu'on réécoute ce midi.