Mercredi 5 avril 2023 par Michèle Giraudon

Kwame Brathwaite - Black is Beautiful

On a appris la disparition à l’âge de 85 ans du photojournaliste et activiste Kwame Brathwaite.

C’était l’un des initiateurs au début des années 60 du mouvement “Black is beautiful”. Avec son frère, il avait créé des concours de miss et une agence de mannequins pour affirmer la beauté naturelle noire : c’est là, notamment, que les modèles ont été invité.es à laisser leur cheveux au naturel, ce qui était, selon ses propres mots, révolutionnaire à cette époque.

Immortalisant cette fierté noire dans son objectif, Kwame Brathwaite a contribué à changer les codes de la mode et plus largement, les codes culturels.

 « Ma tâche a consisté à documenter les pouvoirs créatifs à travers la diaspora -– non seulement chez nos artistes, musiciens, athlètes, danseurs, mannequins et designers, mais aussi en chacun de nous… »

Dès ses années d’étudiant, ce fils d’émigrés barbadiens installés à Harlem a fréquenté le jazz avec l’African Jazz-Art Society (AJAS), un collectif d’artistes radicaux, de danseurs, de créateurs de mode et de dramaturges dédié aux Arts Noirs, revendiquant leur héritage africain.

L’AJAS programme des musiciens comme John Coltrane ou Lee Morgan, et c’est à ce moment-là Brathwaite commence à faire des photos de scène et des portraits de jazzmen. Il immortalise Thelonious Monk sur scène, Nina Simone avec sa mère ou encore Cannonball Adderley.

Sur les pochettes des disques Blue Note, il a mis des modèles noirs, à l’image de l'album "The naturel Soul" de Lou Donaldson ou “Oh Baby!” de Big John Patton.

Photoreporter, il a collaboré avec les plus grands magazines américains, pour lesquels il a beaucoup voyagé en Afrique.

Il s’est rendu notamment au Zaïre en 1974 pour le combat entre George Foreman et Mohamed Ali, le fameux “Rumble in the jungle”, ou plus tard pour l’élection de Nelson Mandela.

 Kwame Brathwaite avait été récompensé d’un Prix pour l’ensemble de sa carrière par la NCA, the National Conference of Artists .

 Pour voir plus de photos, c'est par là : Philip Martin Gallery